Texte participant

Station-Rocher 3

Thierry Fauquembergues

synopsis

Le gouverneur Brant gère la Station-Rocher 3, astéroïde placé en orbite autour de la planète Thyrion, qui sert de transition entre les navettes permettant d'atteindre ou de quitter la planète, et les gigantesques vaisseaux-météores qui voyagent à vitesse supraluminique à travers la galaxie.

Thyrion vient récemment d'être annexée par les forces militaires du généralissime Konrad, un dictateur sanguinaire, qui souhaite étendre son influence dans cette partie de la galaxie. Le tyran doit arriver dans la journée, par l'un des vaisseaux-rocher qui transporte également la famille du gouverneur Brant.

Brant est alors contacté par un mouvement de résistance pour être complice d'un attentat visant à détruire le vaisseau-rocher lors de son arrivée, supprimant ainsi le dictateur et enclenchant un mouvement d'insurrection menant à libérer de l'oppression de dizaines de peuples.

Le gouverneur se retrouve face à un dilemme : doit-il accepter, et sacrifier sa femme et son fils ainsi que les dix mille autres voyageurs présent dans le vaisseau, ou refuser et laisser s'installer la tyrannie sur Thyrion à son tour ?

Biographie express

Des histoires étranges et des lieux hors de ce monde s'accumulent et évoluent dans mon esprit depuis toujours, se débattant pour en sortir. Alors, après un sommeil de trente ans, j'ai éteint la télévision. Retrouvant enfin le contrôle de mon cerveau, je me suis installé devant mon clavier pour donner vie à ces récits et les partager avec les lecteurs.

Depuis fin 2019, plongez dans mon imaginaire grâce aux pages de Galaxie, Nutty Sheep, Otherlands, La Revue des Cent Papiers, Géante Rouge HS...

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Début de la pièce

Scène première

BRANT, PÉLICIA

 

PÉLICIA, debout, tenant une tablette entre ses mains : L'astéroïde du Généralissime Konrad arrivera sans retard annoncé. Les passagers de celui en provenance de D'Orgon IV viennent d'embarquer dans la navkub et aborderont Station-Rocher 3 dans onze minutes.

BRANT, les yeux perdus dans le vide sidéral : Une seule... Une dizaine se relayaient, à l'époque où j'ai pris mes fonctions de gouverneur sur cette station ! Les vaisseaux-rochers provenaient alors de tous les systèmes de l'Union, jouaient derrière cette vitre une danse incessante. Chaque semaine, plus de cent mille visiteurs transitaient par la Station-Rocher 3, avant de monter dans une de nos navettes planétaires pour gagner la surface de Thyrion. Tout cela avant son annexion...

PÉLICIA : Peut-être pourriez-vous superviser l'arrivée de la navkub vingt-trois ? Vous aimiez assister aux appontements, avant que les flux migratoires ne s'inversent. Cela vous divertirait un peu.

BRANT : Cette gigantesque caverne transpire les souvenirs. Les échos de l'effervescence passée y résonnent encore.

PÉLICIA : La cavité de débarquement contient toujours la plus grande quantité de navkub disponibles parmi les huit Stations-Rocher.

BRANT : En dépit de cet entassement métallique devenu inutile, ce plateau ne reflète plus que le vide de l'espace. L'atmosphère y pue l'angoisse et l'incertitude.

PÉLICIA, s'avançant jusqu'à toucher la planète à travers la vitre : Je ne me lasse jamais de l'admirer. Les magnifiques arabesques de ses ouragans à l'équateur, le profond indigo de ses continents coincés entre les scintillements océaniques... Ses couleurs sont simplement merveilleuses.

BRANT : Le voile pudique de ces traînées nuageuses ne suffit malheureusement plus à me faire ignorer le sang du génocide qu'il dissimule. L'exode vers les systèmes extérieurs n'a pas réussi à tous les protéger du généralissime. Et le voici aujourd'hui annonçant sa visite officielle, tel un bienfaiteur attendu !

PÉLICIA : À ce propos, les militaires détachés à la station se déploieront dès la fin de la matinée dans les corridors et lieux névralgiques afin d'inspecter les bagages, effectuer des relevés génomiques systématiques et vérifier les justificatifs des voyageurs.

BRANT : Konrad est connu pour sa paranoïa. Peut-être redoute-t-il quelque chose des milliards d'individus qui ne souhaitent que se venger...

PÉLICIA : Vous ne devriez pas parler ainsi, gouverneur. Cela pourrait vous attirer des ennuis.

BRANT, se retournant pour lui adresser un sourire compatissant : Précieuse Pélicia, toujours là pour veiller sur moi ! Que deviendrais-je, sans vous ? Vous devriez vous tenir à ma place.

PÉLICIA : Vous savez bien que je ne vous envie guère. Le poids des responsabilités et les jeux diplomatiques, en dépit de vos paroles, vous conviennent bien mieux. (Un signal attire son attention sur la tablette entre ses mains) Une voyageuse souhaite vous rencontrer personnellement. Elle patiente dans l'antichambre.

BRANT, réajustant son uniforme : Faites-la entrer.

Pélicia sort.